Afrique du Sud : Biovac mobilise 240 millions d’euros pour produire la substance active des vaccins 

Biovac, entreprise biopharmaceutique sud-africaine détenue à la fois par l’État et un consortium privé, engage une transformation stratégique majeure : produire localement la substance active des vaccins, une étape clé encore inexistante en Afrique. Pour y parvenir, la société mobilise 240 millions d’euros, dans un montage structuré par l’IFC, comprenant un prêt direct de 20 millions de dollars et jusqu’à 90 millions via des prêts parallèles, complétés par subventions et capitaux privés.

Cette initiative intervient dans un contexte de pénurie mondiale persistante de vaccins oraux, notamment contre le choléra. Depuis 2022, l’OMS et GAVI ont dû recommander une stratégie à dose unique faute de stocks suffisants, tandis que l’Afrique australe a subi de graves épidémies. Le continent reste dépendant à 99% des importations, révélant sa vulnérabilité face aux crises sanitaires.

Biovac prévoit de construire au Cap une usine capable de produire 250 millions de doses par an, extensible à 500 millions. L’infrastructure intégrera la fabrication de la substance active du vaccin oral inactivé contre le choléra (via un transfert de technologie avec l’IVI), une ligne de remplissage stérile et une unité Blow-Fill-Seal pour les unidoses. Le projet s’aligne sur l’ambition de l’Union africaine de produire 60% des vaccins consommés d’ici 2040.

Sur le plan régional, cette montée en capacité pourrait réduire la dépendance aux fournisseurs asiatiques et occidentaux, renforcer l’autonomie stratégique de la SADC et positionner l’Afrique du Sud comme pôle industriel biologique majeur. Diplomatiquement, le projet consolide les partenariats avec les institutions financières internationales et confirme le rôle croissant de Pretoria dans la sécurité sanitaire africaine.

Avec les informations de La Tribune 
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