Algérie : la colonisation française qualifiée de « crime d’État », Paris dénonce un acte hostile

Le Parlement algérien a adopté le 24 décembre 2025, à l’unanimité, une loi qualifiant la colonisation française de « crime d’État » et réclamant à la France des excuses officielles ainsi qu’une indemnisation complète pour les dommages matériels et moraux subis. Le texte, voté dans une forte charge symbolique, affirme la responsabilité juridique de l’État français pour les « tragédies » du passé colonial.

La loi dresse une liste de crimes imprescriptibles, incluant les essais nucléaires menés par la France entre 1960 et 1966 (17 essais dans le Sahara algérien), les exécutions extrajudiciaires, la torture à grande échelle et le pillage des richesses. Elle prévoit également que l’État algérien réclame la décontamination des sites nucléaires. Le texte qualifie par ailleurs de « haute trahison » la collaboration des harkis et sanctionne l’apologie ou la justification de la colonisation.

Réagissant rapidement, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé une initiative « manifestement hostile », estimant qu’elle va à l’encontre d’une reprise du dialogue mémoriel. Paris souligne toutefois que la loi n’a aucune portée juridique internationale, un point partagé par des historiens, qui y voient surtout un « moment de rupture » mémorielle plutôt qu’un instrument contraignant.

Ce vote intervient dans un climat de crise diplomatique persistante entre Paris et Alger, aggravée depuis l’été 2024 par la position française sur le Sahara occidental. La question coloniale demeure l’un des principaux points de friction bilatérale, malgré les gestes symboliques engagés depuis 2021 après le rapport Stora. Les estimations du conflit d’indépendance (1954–1962) varient fortement : 1,5 million de morts selon l’Algérie, environ 500.000 selon des historiens français.

Avec les informations de TV5 Monde

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