Gabon : pourquoi la Taxe Forfaitaire d’Habitation devient le nouveau bouclier social du pays
Face à une pression budgétaire intense, le Gabon met en place la Taxe Forfaitaire d’Habitation (TFH) pour financer les salaires des fonctionnaires, maintenir les bourses étudiantes et protéger les ménages des mesures d’austérité. Prélevée via les factures d’électricité, la TFH adopte une approche progressive : dans les quartiers populaires, la contribution oscillera entre 500 et 1 000 FCFA par mois, tandis que les zones huppées pourront payer jusqu’à 30 000 FCFA, afin de redistribuer les ressources de manière équitable.
La mesure vise à résoudre les déficits chroniques en salubrité et infrastructures des villes comme Libreville, Owendo et Akanda. Avec un rendement estimé à 22 milliards de FCFA par an, la TFH financera la collecte et le traitement des déchets, le bétonnage des voies secondaires, la construction de logements sociaux et la fluidification de la mobilité urbaine.
Le choix de prélever la taxe via la SEEG garantit une couverture large, incluant les ménages du secteur informel, et prévoit un mécanisme de ventilation automatique entre État et municipalités pour éviter tout détournement. Les zones rurales et les compteurs sociaux à faible puissance bénéficieront d’exonérations dès la première phase.
Le gouvernement présente cette initiative comme un « pacte de responsabilité nationale » : un effort partagé permettant de moderniser les villes et d’éviter l’austérité brutale. Inspiré par des expériences réussies au Bénin, au Cameroun et au Togo, le Gabon mise sur ce dispositif pour transformer durablement son cadre urbain tout en consolidant la solidarité nationale.
Avec les informations de Gabon Média Times