Guinée : l’UFDG suspendue six mois, la Transition durcit le ton
La Transition guinéenne a durci sa position face à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition. Dans un courrier officiel, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), Ibrahima Kalil Condé, a notifié le maintien et l’allongement de la suspension du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo. Initialement prononcée le 20 août 2025 pour une durée de 90 jours, la sanction est désormais portée à six mois.
Selon le rapport de la commission d’évaluation du MATD, plusieurs manquements jugés « substantiels » persistent malgré les documents transmis par l’UFDG. Les autorités pointent notamment l’absence d’organisation de congrès depuis 2015, le défaut de procès-verbaux électifs au niveau des structures déconcentrées, la substitution d’une convention nationale à un congrès statutaire, ainsi que la composition irrégulière des organes dirigeants. Le ministère reproche également au parti la poursuite d’activités politiques en dépit de la mesure de suspension.
Conformément à l’article 51 de la loi organique L/2025/035/CNT sur les partis politiques, l’UFDG dispose d’un délai de rigueur de six mois, à compter du 25 novembre 2025, pour se conformer pleinement aux nouvelles exigences légales. À défaut, la formation s’expose à une sanction maximale : la perte de son statut juridique.
Cette décision a des implications politiques majeures. La suspension prive temporairement l’UFDG de toute participation aux processus électoraux à venir, dans un contexte de Transition où le cadre partisan est étroitement surveillé. Elle illustre aussi la volonté des autorités de restructurer le paysage politique, au risque d’accentuer les tensions entre le pouvoir de transition et l’opposition, avec des répercussions potentielles sur la crédibilité du processus de retour à l’ordre constitutionnel.
Avec les informations de Afriquinfos