Le Nigeria accorde l'asile au candidat à la présidence de Guinée-Bissau après un coup d'État
Fernando Dias da Costa, candidat à la présidence de Guinée-Bissau, a trouvé refuge au Nigeria après qu’un coup d’État militaire, trois jours après le scrutin du 23 novembre, a suspendu le processus électoral et empêché la publication des résultats. Âgé de 47 ans et affilié au Parti pour le renouveau social, Dias bénéficiait déjà d’une protection spéciale à l’ambassade du Nigeria à Bissau face à des menaces ciblées. Il a fui son quartier général de campagne le jour du coup d’État, alors que des hommes armés tentaient de l’arrêter.
La CEDEAO est intervenue pour exhorter la junte à se retirer et rétablir l’ordre constitutionnel, mais les pourparlers avec la délégation ouest-africaine ont été tendus. La junte a assermenté le général Horta N’Tam comme dirigeant de transition pour un an et a interdit toute manifestation susceptible de déstabiliser le pays. En réaction, le Nigeria a assuré la protection de Dias et demandé la présence de soldats de la CEDEAO à l’ambassade.
Politiquement, ce coup d’État révèle l’instabilité chronique de la Guinée-Bissau, où l’armée reste très influente et où les crises électorales sont fréquentes. La suspension du pays des organes décisionnels de la CEDEAO illustre l’isolement régional immédiat. Les accusations selon lesquelles le putsch aurait été simulé pour empêcher la divulgation des résultats électoraux mettent en lumière la fragilité institutionnelle et les risques de manipulation politique. Cette situation pourrait compliquer la tenue de futures élections et affecter la légitimité des autorités de transition, tout en renforçant le rôle des acteurs internationaux comme le Nigeria et la CEDEAO dans la médiation.
Avec les informations de BBC