Niger : la nationalisation de l’uranium saluée par une population en attente de retombées économiques
Au Niger, la nationalisation de l’uranium suscite un large soutien populaire, perçue comme une étape majeure vers la souveraineté économique. « Le droit légitime du Niger de disposer de ses richesses naturelles », revendiqué par le général Abdourahamane Tiani le 12 décembre 2025, a trouvé un fort écho auprès de populations longtemps privées des retombées de cette ressource stratégique.
Fin novembre 2025, les autorités nigériennes ont annoncé la mise sur le marché international de l’uranium produit par la Somaïr (Société des mines de l’Aïr). Cette filiale était détenue à 63,4 % par le groupe français Orano et à 36,6 % par l’État du Niger. Le président de la République a affirmé vouloir « produire plus d’uranium » et le vendre « au profit des Nigériens », marquant une rupture avec les pratiques antérieures.
Selon les chiffres de 2021 de l’Agence d’approvisionnement d’Euratom, le Niger représente 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, ce qui en fait un acteur clé du marché. La perte du contrôle opérationnel d’Orano sur ses trois filiales – Somaïr, Cominak et le gisement d’Imouraren – avait été actée en décembre 2024. Imouraren est l’un des plus grands gisements au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.
À Niamey, la société civile évoque un « tournant historique », nourrissant l’espoir de changements économiques tangibles. En s’ouvrant à de nouveaux partenaires, le Niger entend renforcer sa position diplomatique et redéfinir les équilibres du secteur minier, dans un contexte régional et international particulièrement stratégique.
Avec les informations de Le360 Afrique