RCI–Burkina : un dialogue relancé malgré les tensions persistantes
Après plusieurs mois de crispation, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont relancé samedi leur dialogue direct à Ouagadougou. La rencontre entre Adama Dosso, ministre délégué ivoirien chargé de l’Intégration africaine, et Jean Marie Traoré, chef de la diplomatie burkinabè, a été décrite comme « franche et constructive ». Les deux parties ont affiché la volonté d’apaiser une relation éprouvée par des accusations sécuritaires réciproques et par la crise née de la mort controversée de l’activiste Alino Faso.
Cette reprise intervient dans un climat encore tendu. Ouagadougou conteste la version ivoirienne du décès d’Alino Faso, dénonce une absence de notification officielle et demande le rapatriement de la dépouille ainsi que l’éclaircissement complet de l’affaire. Parallèlement, les propos du président Ibrahim Traoré, accusant Abidjan d’entretenir un pacte de non-agression avec certains groupes armés, ont accentué la défiance. Ces divergences s’ajoutent aux tensions politiques apparues depuis 2022.
Malgré ces contentieux, les deux gouvernements affirment vouloir reconstruire la confiance en s’appuyant sur les liens historiques et humains entre les deux pays. La rencontre marque une étape symbolique vers la réouverture de canaux réguliers de concertation.
La désescalade entre Abidjan et Ouagadougou constitue un enjeu majeur pour la stabilité ouest-africaine. Une rupture prolongée fragiliserait la coopération sécuritaire transfrontalière, essentielle pour contenir la progression jihadiste du Sahel vers le Golfe de Guinée. Le rapprochement pourrait également faciliter les mécanismes de médiation de la CEDEAO, réduire les risques de polarisation régionale et préserver les échanges économiques, particulièrement vitaux pour les populations frontalières.
Avec les informations de APANews