Érythrée : après 18 ans sans procès, treize personnes recouvrent la liberté selon une ONG

Treize personnes détenues depuis près de 18 ans sans procès en Érythrée ont été libérées, a annoncé l’ONG Human Rights Concern–Eritrea (HRCE) mercredi 10 décembre. Ces libérations concernent notamment d’anciens policiers et un ancien athlète olympique, détenus à la prison de Mai Serwan, près d’Asmara. Durant leur détention, beaucoup ont subi l’isolement et des conditions proches de la torture, incluant l’emprisonnement dans des conteneurs métalliques exposés à des températures extrêmes.

Malgré cette mesure, l’ONG souligne que plus de 10.000 prisonniers d’opinion demeurent incarcérés, incluant des dissidents politiques, journalistes, membres de minorités religieuses, conscrits, étudiants et civils ordinaires. Elle rappelle que l’Érythrée est dirigée depuis 1993 par Issaias Afwerki, sans élection, et régulièrement critiquée par l’ONU et les ONG pour ses violations des libertés publiques. Les citoyens subissent des détentions arbitraires, un service militaire à vie ou du travail forcé assimilé à de l’esclavage.

HRCE appelle la communauté internationale, en particulier l’Union africaine, l’ONU et les États-Unis, à intensifier la pression sur le gouvernement érythréen afin de mettre fin à ces pratiques et d’instaurer des mécanismes de responsabilité pour les abus passés et en cours. La libération des treize détenus, bien que saluée, est qualifiée de « retardée » face à la gravité de la situation.

Interrogé par l’AFP sur le nombre de prisonniers et leurs conditions, le ministre érythréen de l’Information, Yemane Ghebremeskel, n’a pas donné suite. Cette situation illustre la persistance d’une grave crise des droits humains en Érythrée, où les réformes et la transparence restent extrêmement limitées malgré les appels internationaux.

Avec les informations de Africa Radio
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