Tunisie : 2025, une fragile reprise économique sans rupture structurelle
L’année 2025 n’a pas permis à la Tunisie d’amorcer le redressement économique espéré. La croissance est estimée autour de 2,6 %, un niveau en amélioration par rapport à 2024, mais largement insuffisant pour répondre aux défis structurels du pays, notamment le chômage persistant, l’érosion du pouvoir d’achat et la faiblesse chronique de l’investissement.
La relative stabilisation des équilibres macroéconomiques repose sur des facteurs essentiellement conjoncturels. L’agriculture a bénéficié de conditions climatiques favorables, tandis que le tourisme a retrouvé des performances proches de celles observées avant la pandémie de Covid-19. Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont également contribué à soutenir la consommation et les réserves en devises. Toutefois, cette dépendance à des secteurs traditionnels et peu intensifs en valeur ajoutée souligne l’absence de diversification économique et de transformation productive.
La baisse progressive de l’inflation et l’assouplissement de la politique monétaire décidés par la Banque centrale ont apporté un soulagement limité. La demande intérieure demeure atone et l’investissement privé reste hésitant, dans un environnement marqué par l’incertitude réglementaire et un manque de visibilité économique. La reprise partielle de la production de phosphate et l’augmentation annoncée des investissements étrangers ne suffisent pas à compenser plusieurs années de sous-performance.
À l’horizon 2026, les autorités tablent sur une accélération de la croissance dans le cadre du plan de développement 2026-2030. Mais en l’absence de réformes structurelles déjà engagées, ces projections apparaissent fragiles. En définitive, 2025 aura surtout permis d’éviter un choc majeur, sans enclencher une reprise économique durable.
Avec les informations de APANews