Un TGV dans le désert : le Maroc accélère pour devenir un hub africain à l’horizon 2030
La préparation du Maroc à la Coupe du monde de football 2030 se traduit par une accélération spectaculaire des investissements en infrastructures. Au cœur de cette stratégie figure l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse, destiné à renforcer la mobilité intérieure et à soutenir l’ambition du Royaume de devenir un hub continental. Après la mise en service en 2018 de la ligne Tanger–Casablanca, première LGV d’Afrique, l’Office national des chemins de fer (ONCF) poursuit désormais le chantier stratégique reliant Kénitra à Marrakech.
Le groupe français Colas, filiale de Bouygues, participe à ces travaux à travers plusieurs contrats majeurs signés en janvier 2025, pour un montant total de 430 millions d’euros. L’un des tronçons, long d’environ 40 kilomètres autour de Casablanca, mobilise des moyens considérables : près de cinq millions de mètres cubes de terrassement, une trentaine d’ouvrages d’art et l’ensemble du génie civil, avec une livraison prévue en 2027. L’objectif est clair : fluidifier les déplacements lors du Mondial, mais aussi inscrire ces infrastructures dans une vision de long terme.
Ce chantier s’inscrit dans un programme global estimé à près de 8 milliards d’euros sur la période 2024-2030. Il comprend également l’acquisition de 168 trains, dont 18 TGV commandés à Alstom, ainsi que des rames intercity et régionales fournies par des groupes espagnols et sud-coréens. À cela s’ajoutent la construction de nouvelles gares, l’électrification de centaines de kilomètres de voies et la modernisation des systèmes de signalisation.
Au-delà de l’événement sportif, cette politique vise à positionner le Maroc comme une plateforme stratégique reliant l’Afrique, l’Europe et, plus largement, les marchés internationaux. Dans un contexte régional marqué par les recompositions économiques en Afrique de l’Ouest, Rabat cherche ainsi à consolider son image de partenaire fiable et de pôle logistique incontournable, tout en faisant face à des tensions croissantes sur les ressources humaines et matérielles liées à la multiplication des chantiers.
Avec les informations de Ouest-France