Uranium au Niger : Niamey défie l’arbitrage international et exporte malgré l’interdiction du CIRDI

Le Niger a décidé d’exporter son uranium malgré l’interdiction prononcée le 23 septembre 2025 par le CIRDI dans son arbitrage contre Orano. Un convoi d’environ 1000 tonnes est parti d’Arlit fin novembre pour le port de Lomé, confirmant la perte totale de contrôle opérationnel du groupe français. Le général Abdourahamane Tiani a annoncé le 30 novembre que l’uranium nigérien serait désormais vendu librement sur le marché international. Il a affirmé que le Niger exerce un droit souverain à disposer de ses ressources après la nationalisation de la Somaïr en juin.

Orano dénonce une violation flagrante de la décision du CIRDI et envisage des poursuites pénales si le matériel est saisi en dehors des règles d’enlèvement. L’entreprise a engagé un second arbitrage pour défendre ses droits après la perte des sites de la Somaïr, de Cominak et d’Imouraren. La visite du général Tiani sur le site nationalisé le 14 novembre symbolise la volonté d’ancrer cette reprise en main comme un acte irréversible. L’annonce de 50 milliards de FCFA pour soutenir la Somaïr marque la priorité donnée à la gestion domestique de l’uranium.

La crise s’inscrit dans une rupture stratégique plus large avec la France et dans un rapprochement progressif avec la Russie, évoqué depuis juillet 2025. Les enjeux sont immenses, car environ 1500 tonnes d’uranium stockées à Arlit représentent une valeur estimée à 270 millions de dollars. Le Niger, septième producteur mondial, voit dans cette ressource une opportunité économique cruciale face aux sanctions internationales. La France perd une source clé d’approvisionnement qui couvrait jusqu’à 15 % de ses besoins avant 2023. L’affaire crée un précédent préoccupant pour le droit international et pourrait entraîner des saisies d’actifs nigériens à l’étranger. Cette crise révèle le conflit croissant entre souveraineté minière sahélienne et cadre juridico-économique post-colonial, avec un impact régional durable.

Avec les informations de Afrik Com
Précédent
Précédent

Nigéria : 5 milliards USD pour financer les projets énergétiques

Suivant
Suivant

RDC : fin de la dernière épidémie d’Ebola