Alerte au sous-financement : les divulgations explosent à Ottawa, mais les enquêtes peinent à suivre
Depuis mars 2025, le Commissariat à l’intégrité du secteur public du Canada a reçu environ 800 signalements d’actes répréhensibles ou de représailles, soit plus du double que l’année précédente.
Devant le Comité des opérations gouvernementales, la commissaire Harriet Solloway a lancé un appel urgent au gouvernement pour augmenter les ressources de son bureau, incapable de répondre à un tel afflux.
Elle a déjà rendu 350 décisions d’admissibilité, mais souligne que les nouvelles allégations excèdent largement la capacité actuelle de traitement.
Un avis en ligne prévient que les délais risquent de s’allonger, nuisant à la crédibilité des institutions fédérales.
Certaines plaintes attendent jusqu’à trois ans avant qu’une enquête ne soit déclenchée. D’autres pourraient ne jamais l’être, selon Mme Solloway.
Elle insiste sur l’importance des dossiers reçus : « Nous n’enquêtons sur rien qui ne soit pas une affaire importante. »
Le Commissariat demande une hausse de budget d’au moins 9 millions de dollars pour embaucher du personnel et fournir des bureaux adéquats.
Mme Solloway soulève aussi un enjeu de gouvernance : comme le financement doit être approuvé par le président du Conseil du Trésor et le ministre des Finances, cela crée un risque de conflit d’intérêt structurel.
Elle plaide pour une réforme de ce mécanisme, afin d’assurer l’indépendance réelle de son bureau et le traitement rigoureux des dénonciations.
Avec les informations de Radio-Canada.