Commerce sino-européen : Pékin teste l'Arctique alors que Varsovie ferme sa frontière
Le 17 septembre, un cargo chinois a quitté le port de Ningbo pour rejoindre le Royaume-Uni via l’Arctique, une première tentative de ligne régulière par la route maritime du Nord, rendue praticable par la fonte accélérée des glaces.
Le navire Istanbul Bridge, escorté de brise-glaces, reliera quatre ports chinois à Felixstowe, Rotterdam, Hambourg et Gdańsk en seulement 18 jours, contre plus de 40 par le canal de Suez.
Cette route reste marginale, mais témoigne d’une stratégie de long terme : acquérir une expertise logistique dans une zone climatiquement instable mais géopolitiquement moins exposée.
Le même jour, la Pologne annonçait la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sa frontière avec la Biélorussie, bloquant une voie ferroviaire qui concentre 90 % du fret rail Chine-UE, soit plus de 25 milliards d’euros annuels.
Varsovie invoque des raisons de sécurité après des exercices militaires russo-biélorusses. La Chine, inquiète pour ses flux commerciaux, a demandé le rétablissement du passage, sans résultat.
Washington, qui pousse à réduire la dépendance européenne au commerce chinois, soutient tacitement cette fermeture.
Ces deux mouvements opposés, expérimentation d’une nouvelle route et fermeture d’une ancienne, soulignent la fragmentation croissante du commerce eurasiatique sous l’effet combiné du changement climatique et des tensions géopolitiques.
Avec les informations de Politico