SAAQclic : des indicateurs falsifiés pour masquer les risques du projet
Le 23 septembre 2025, devant la commission Gallant, le consultant Stéphane Mercier a révélé que Karl Malenfant, directeur du projet SAAQclic, avait manipulé des indicateurs critiques pour masquer les difficultés du chantier numérique. Des tableaux de bord internes montrant des signaux d’alerte rouges sur les délais, les coûts et les risques ont été volontairement modifiés avant d’être présentés à la direction et au conseil d’administration de la SAAQ. Dans un courriel, M. Malenfant avait même utilisé l’expression « passé à la sécheuse » pour décrire cette révision des documents, suggérant une volonté délibérée d’édulcorer la réalité.
Le témoignage de Stéphane Mercier a aussi mis en lumière des conflits d’intérêts potentiels : son propre contrat avait été validé par sa conjointe, devenue cadre à la SAAQ. Ce contrat, jugé non conforme par la vérification interne, a finalement été résilié en 2022.
La commission s’intéresse aux mécanismes internes qui ont permis ces dérives, dans un projet critiqué pour sa mauvaise gestion et ses dérives budgétaires. SAAQclic avait pour ambition de moderniser les services numériques de la société d’État, mais le projet est devenu emblématique des échecs de transformation numérique au Québec.
Le témoignage de M. Mercier confirme l’existence d’une culture de gestion opaque, voire complaisante, autour de ce projet stratégique. L’audition, très suivie, met la pression sur le gouvernement Legault, qui a promis une réforme de l’appareil administratif et une plus grande reddition de comptes dans les grands projets publics.
Avec les informations de Radio-Canada