Adoptions internationales : Séoul reconnaît pour la première fois sa responsabilité étatique

Le 2 octobre, le président sud-coréen Lee Jae-myung a reconnu pour la première fois la responsabilité de l’État dans les adoptions internationales abusives ayant concerné plus de 140 000 enfants entre 1955 et 1999. Ces excuses officielles interviennent après les conclusions de la Commission vérité et réconciliation, qui a documenté des pratiques illégales facilitant ces adoptions.

Créée en réponse à la pression des adoptés et de la société civile, la Commission a révélé des fraudes massives : falsification d'identités, enregistrements frauduleux d’orphelins, non-respect du consentement parental et absence de contrôle sur les familles adoptantes. Elle dénonce un système lucratif encouragé par l’État dans les années 1970-1980, à une époque de forte croissance économique, mais aussi de conservatisme social.

À l’origine, l’adoption internationale visait à éloigner les enfants métis nés de mères coréennes et de soldats étrangers, dans un pays obsédé par l’homogénéité ethnique. Les autorités ont ensuite laissé prospérer un réseau d’agences privées, avec peu d’encadrement, au détriment des droits des enfants et de leurs familles biologiques.

Le président s’est engagé à réformer le système public d’adoption et à tourner la page des pratiques passées. Séoul a également ratifié la Convention internationale sur les droits des enfants adoptés et affirme vouloir protéger pleinement les droits des futurs enfants concernés.

Cette reconnaissance attendue marque une avancée majeure pour des milliers de personnes adoptées, longtemps privées d’accès à leurs origines.

Avec les informations du Monde, de RFI et de l’AFP
Précédent
Précédent

Bourse chinoise : un rallye de 3 000 G$ US, porté par la foi en les réformes

Suivant
Suivant

Conflit Israël-Gaza : le soutien américain bascule alors que les réseaux sociaux exposent la réalité à Gaza