Algérie-Allemagne : Berlin plaide la grâce de Boualem Sansal
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a officiellement exhorté, le 10 novembre, son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à accorder une grâce à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de réclusion en juillet 2025 pour des propos jugés offensants envers l’État algérien. Arrêté en novembre 2024, Sansal, 75 ans, purge actuellement sa peine à Alger. Berlin invoque des raisons humanitaires et propose son transfert en Allemagne pour y recevoir des soins médicaux.
La présidence algérienne a confirmé la réception de la demande et diffusé le communiqué allemand, un geste interprété par plusieurs observateurs comme un signe d’ouverture. Toutefois, aucune décision officielle n’a encore été annoncée. Steinmeier a salué les « bonnes relations » entre les deux pays, tandis que Tebboune a laissé entendre, en septembre, une possible visite en Allemagne d’ici 2026.
L’affaire Sansal dépasse le cadre judiciaire : elle s’inscrit dans un climat diplomatique tendu entre Alger et Paris, marqué par des rappels d’ambassadeurs, des restrictions de visas et la suspension de plusieurs coopérations. La France, par la voix du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a évoqué un « dialogue exigeant » avec Alger sur le sort de l’écrivain.
Sur le plan régional, cette intercession allemande pourrait repositionner Berlin comme médiateur discret entre l’Algérie et l’Union européenne, tandis qu’Alger cherche à préserver sa souveraineté judiciaire tout en soignant son image internationale. Le dossier Sansal devient ainsi un test de diplomatie et d’humanisme pour les deux capitales.
Avec les informations de BFM TV