Bénin : une trentaine d’inculpations après la tentative de putsch déjouée

Le Bénin a engagé une vaste procédure judiciaire après la tentative de coup d’État déjouée le 7 décembre 2025. Selon des sources judiciaires citées par l’AFP, environ 30 personnes, en majorité des militaires, ont été placées sous mandat de dépôt mardi 16 décembre à l’issue de leur présentation devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à Cotonou.

Les suspects sont poursuivis pour des chefs d’accusation lourds : « trahison », « assassinat » et « attentat à la sûreté de l’État ». Leur incarcération intervient après plusieurs jours d’enquête, dans un contexte de sécurité renforcée, marqué par un important dispositif policier autour du tribunal.

Les faits remontent au 7 décembre, lorsque des mutins avaient affirmé à la télévision nationale avoir destitué le président Patrice Talon. Le coup de force a toutefois été rapidement neutralisé par l’armée béninoise, avec le soutien du Nigeria voisin et de la France. Des affrontements ont fait plusieurs morts, tandis que certains mutins, dont leur chef présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, demeurent en fuite.

Dans ce dossier sensible, une évolution notable concerne Chabi Yayi, fils de l’ancien président Thomas Boni Yayi. Interpellé puis auditionné par la police judiciaire, il a été remis en liberté le 15 décembre, bien qu’il reste poursuivi pour des motifs non précisés. Il demeure libre de ses mouvements mais est convoqué de nouveau par les enquêteurs.

Cette affaire intervient à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en avril 2026, à laquelle Patrice Talon ne pourra pas se représenter après deux mandats. Elle ravive les tensions politiques dans un pays longtemps considéré comme l’un des pôles démocratiques stables d’Afrique de l’Ouest.

Avec les informations Le Monde 

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