Burkina Faso : la carte d’identité biométrique de l’AES, symbole d’une intégration sahélienne renforcée

Le gouvernement burkinabè a franchi une étape majeure dans l’intégration régionale avec l’adoption, en conseil des ministres, de la carte d’identité biométrique de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette initiative, accompagnée d’un décret instituant de nouveaux passeports, notamment d’urgence et de pèlerinage, marque la volonté des autorités de moderniser les titres d’identité et de voyage tout en affirmant l’ancrage du Burkina Faso dans le bloc sahélien créé avec le Mali et le Niger.

Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, la carte biométrique, conforme aux standards internationaux, facilitera l’accès des citoyens aux services sociaux et renforcera la sécurité documentaire. Une période transitoire de cinq ans est prévue pour remplacer progressivement les anciennes cartes nationales dans les trois pays de l’AES.

Au-delà de la modernisation administrative, cette mesure a une portée politique et diplomatique importante. Elle concrétise la volonté des États sahéliens de s’affranchir des cadres institutionnels ouest-africains traditionnels, notamment de la CEDEAO, avec laquelle les relations restent tendues. En harmonisant leurs systèmes d’identification et de mobilité, les membres de l’AES posent les bases d’une citoyenneté sahélienne commune et d’un espace intégré.

Cette réforme, conforme aux standards de l’OACI, s’inscrit également dans une stratégie de souveraineté sécuritaire et technologique. Elle pourrait inspirer d’autres États de la région à repenser leur modèle d’intégration face aux nouveaux défis de gouvernance, de mobilité et de sécurité dans le Sahel.

Avec les informations d’Intelligence Affrique
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