Burkina Faso : onze soldats nigérians détenus après un incident aérien

Le Burkina Faso retient depuis environ une semaine 11 militaires nigérians — neuf soldats et deux aviateurs — après l’atterrissage d’urgence d’un avion militaire C-130 de l’armée de l’air nigériane, causé selon Abuja par un problème technique. L’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, affirme pour sa part qu’il s’agit d’une violation illégale de l’espace aérien et maintient les militaires en détention le temps de poursuivre ses investigations.

Face à cette situation, plusieurs options s’offrent au Nigeria pour obtenir leur libération. La première passe par la CEDEAO, organisation régionale de 12 États dont le Nigeria est la principale puissance économique. Une saisine formelle pourrait conduire à une réunion d’urgence et à la désignation d’un médiateur, même si l’hostilité persistante de l’AES envers la CEDEAO rend cette voie incertaine.

La deuxième option repose sur la diplomatie directe entre chefs d’État, via un échange entre le président nigérian Bola Tinubu et le capitaine Ibrahim Traoré, éventuellement avec l’appui de pays tiers proches de Ouagadougou comme le Ghana, le Togo ou l’Algérie. Abuja pourrait également solliciter l’Union africaine, notamment sa Commission africaine de l’aviation civile, ou le Conseil de sécurité de l’ONU.

Sur le plan juridique, le Nigeria peut saisir la Cour internationale de justice, une procédure longue et dépendante du consentement des deux États. Enfin, l’option militaire demeure un ultime recours, jugé risqué, susceptible d’aggraver les tensions diplomatiques et sécuritaires dans une région déjà fragile.

Avec les informations BBC