Libye–Turquie : Ankara veut prolonger son déploiement militaire

Ankara a officiellement sollicité l’approbation de son Parlement pour prolonger de 24 mois le mandat des forces militaires turques déployées en Libye. La motion, signée par le président Recep Tayyip Erdoğan, intervient dans un contexte de blocage politique persistant à Tripoli, marqué par l’absence de consensus entre acteurs libyens et l’impossibilité d’organiser des élections nationales, plus d’une décennie après la chute de Mouammar Kadhafi.

Dans le document transmis aux députés, les autorités turques rappellent leur engagement en faveur de la stabilité libyenne, présentée comme un enjeu central pour la sécurité régionale. Ankara affirme agir dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, du cessez-le-feu en vigueur et des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale de la Libye. La Turquie se positionne comme un acteur contribuant à la prévention d’une reprise des violences et à la relance du dialogue politique en vue d’élections « libres et équitables ».

Cette lecture officielle reste toutefois controversée. La présence militaire turque, fondée sur un accord de coopération sécuritaire avec les autorités de Tripoli, est perçue par plusieurs acteurs libyens et régionaux comme un facteur de déséquilibre. Elle s’inscrit dans un environnement où d’autres forces étrangères et mercenaires demeurent actifs, malgré les engagements internationaux en faveur de leur retrait.

Ankara met en avant le risque sécuritaire lié à la persistance de l’impasse institutionnelle pour justifier la durée et l’ampleur de son déploiement, dont les contours exacts restent peu transparents. Au-delà de la sécurité, cette présence répond aussi à des intérêts stratégiques et économiques, notamment en Méditerranée orientale. La demande de prolongation confirme ainsi l’ancrage durable de la Turquie dans un dossier libyen toujours enlisé, au prix d’ambiguïtés politiques persistantes.

Avec les informations de APANews
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