Cameroun : décès d’Anicet Ekane, le MANIDEM dénonce un meurtre
Anicet Ekane, figure de l’opposition camerounaise et fondateur du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), est décédé dans la nuit du 1er décembre à Yaoundé à l’âge de 74 ans. Interpellé le 24 octobre à Douala, il était détenu dans les cellules du Secrétariat d’État à la Défense (SED) dans des conditions qualifiées d’inhumaines par son parti.
Le MANIDEM dénonce un « assassinat » et une « tentative d’assassinat » liée à la confiscation de son extracteur d’oxygène, indispensable à son traitement, et au refus de le transférer rapidement vers un établissement hospitalier adapté. Le vice-président du parti, Valentin Dongmo, a décrit un transfert éprouvant de Douala à Yaoundé, d’au moins sept heures, sans équipement médical nécessaire, et des démarches infructueuses de ses avocats pour récupérer l’appareil vital.
Selon le parti, Ekane avait reçu son extracteur seulement quelques jours avant son décès, mais le retard et les conditions de détention ont aggravé son état. Le MANIDEM insiste sur la responsabilité directe des autorités dans ce décès, estimant que le refus de soins constitue une violation flagrante de ses droits et un acte délibéré mettant en danger sa vie. Le décès d’Anicet Ekane relance le débat sur le traitement des opposants politiques et les conditions de détention au Cameroun.
Avec les informations de Deutsche Welle