Crise du carburant au Mali : comment l’économie déjoue les pronostics
Le blocus du Jnim, qui a ciblé les camions-citernes venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, a plongé le Mali dans une crise énergétique et alimentaire. Bamako et plusieurs régions ont connu des semaines de paralysie avant la reprise de l’approvisionnement fin novembre. Malgré cette pression sécuritaire, Moody’s maintient la note souveraine du pays et met en avant une résilience nourrie par le secteur aurifère, un prix de l’or élevé, ainsi que l’accès au marché régional de l’Uemoa.
Les perspectives économiques restent contrastées : Moody’s prévoit une croissance de 4,9 % en 2025, quand le FMI l’estime à 4,1 %, tout en anticipant un rebond plus fort en 2026 grâce à la reprise aurifère et à une possible amélioration sécuritaire. Le déficit budgétaire, autour de 3 % du PIB en 2025, demeure maîtrisé selon les deux institutions, malgré les risques liés aux coupures d’électricité, à la réduction de l’aide internationale et au manque de diversification.
Sur le plan politique et régional, l’appartenance à l’Uemoa reste un pilier essentiel : elle garantit l’accès au marché des titres publics malgré les tensions persistantes entre Bamako et plusieurs partenaires. Une amélioration de la notation dépendrait d’un retour à un régime civil permettant la reprise de l’aide internationale, tandis qu’une dégradation serait probable en cas d’escalade sécuritaire ou de tensions politiques.
Cette situation illustre un paradoxe : une économie fragilisée mais capable d’amortir les chocs grâce à l’or et à l’intégration régionale, tout en restant exposée aux évolutions diplomatiques et sécuritaires qu’influenceront la trajectoire du pays à moyen terme.
Avec les informations de Jeune Afrique