Burkina Faso : rétablissement de la peine de mort et durcissement législatif
Le gouvernement du Burkina Faso adopte une réforme majeure en annonçant le rétablissement de la peine de mort, abolie en 2018 mais non appliquée depuis 1988. Le Conseil des ministres décide d’intégrer cette sanction dans le code pénal pour des infractions telles que la haute trahison, les actes terroristes et les actes d’espionnage. Selon la communication officielle, cette mesure s’inscrit dans une dynamique de réformes visant une justice répondant aux attentes populaires dans un contexte de crise sécuritaire persistante.
La réforme doit encore être validée par l’Assemblée législative de transition. Elle inclut également un durcissement marqué de la législation sur les pratiques homosexuelles, déjà ciblées par une loi adoptée en septembre, prévoyant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Le nouveau texte sanctionne toute forme de promotion ou pratique associée, inscrivant le Burkina Faso parmi les États africains renforçant la criminalisation de l’homosexualité. Ces dispositions rencontrent un écho favorable dans une partie de l’opinion, malgré des critiques récurrentes de l’étranger.
Les organisations de défense des droits humains alertent sur un climat répressif croissant. Human Rights Watch et Reporters sans frontières dénoncent des enlèvements visant des journalistes et des magistrats, perçus comme un instrument de contrôle politique. Amnesty International rappelle que, malgré un recul global des condamnations à mort et des exécutions en Afrique subsaharienne, plusieurs pays envisagent également un retour à la peine capitale, dont la RDC et le Nigeria.
Cette réforme intervient alors que le Burkina Faso fait face à une insécurité durable, marquée par des attaques jihadistes ayant provoqué des milliers de morts et des déplacements massifs, tout en fragilisant davantage les libertés publiques.
Avec les informations de TV5 Monde