Tunisie : arrestation d’Ahmed Néjib Chebbi après une condamnation en appel

La scène politique tunisienne traverse une phase de forte crispation avec l’arrestation d’Ahmed Néjib Chebbi le 4 décembre, quelques jours après une condamnation à douze ans d’emprisonnement pour complot contre la sûreté de l’État. Figure de l’opposition depuis plusieurs décennies et acteur majeur de la vie politique contemporaine, ce vétéran engagé dans de multiples combats démocratiques se retrouve désormais au cœur d’une affaire présentée par les autorités comme une menace pour l’ordre national.

Cette interpellation s’ajoute à une série d’arrestations visant diverses personnalités critiques envers le pouvoir. Début décembre, la poétesse et militante Chaïma Issa a été arrêtée et condamnée à cinq ans de prison, suivie le lendemain par l’avocat Ayachi Hammami, condamné à vingt ans dans le même dossier. Ces procédures s’inscrivent dans un contexte marqué par la détention de nombreux opposants, avocats, journalistes ou acteurs humanitaires, poursuivis pour complot contre l’État ou en vertu d’un décret réprimant la diffusion d’informations jugées mensongères.

La défense dénonce un terrain politique devenu inquiétant. Plusieurs avocats qualifient la dynamique actuelle de « rouleau-compresseur » visant l’ensemble des voix dissidentes, tandis que des représentants de partis d’opposition décrivent une rupture historique dans le fonctionnement institutionnel du pays. La réduction de la peine initiale de dix-huit à douze ans n’a pas atténué les critiques, lesquelles pointent une instrumentalisation de la justice et une détérioration profonde du climat politique tunisien.

Avec les informations de Africa Radio

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