Sénégal : la contestation étudiante à l’UCAD tourne à l’affrontement et met la pression sur le gouvernement
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a été le théâtre de violents heurts après l’intervention des forces de l’ordre, autorisée par le recteur, pour disperser des étudiants réclamant le versement de leurs bourses. Depuis deux semaines, ces derniers multiplient sit-in et marches sur le campus. Mercredi 3 décembre, la police a tiré des gaz lacrymogènes, parfois directement dans un dortoir, provoquant une scène de panique et plusieurs blessés, selon les témoignages recueillis par Reuters et RFI. Certains étudiants, asthmatiques ou fragiles, ont dû quitter précipitamment les lieux sous un épais nuage de fumée.
Les organisations estudiantines affirment que nombre d’entre eux n’ont pas perçu leurs allocations depuis un an, malgré des appels répétés au dialogue. Face à la montée du mécontentement, les autorités ont annoncé le paiement de deux mois de bourses, une réponse jugée insuffisante par les leaders étudiants qui dénoncent un « sacrifice de la jeunesse ».
Cette crise s’inscrit dans un contexte économique tendu : le Sénégal fait face à un déficit budgétaire aggravé et à une dette sous-évaluée d’environ 7 milliards de dollars héritée de l’ère Macky Sall. Les critiques de l’opposition s’intensifient contre la gestion sociale du gouvernement Faye-Sonko.
Cette instabilité étudiante, dans un pays historiquement perçu comme stable, pourrait ternir l’image du Sénégal auprès de ses partenaires ouest-africains et internationaux. Elle risque également de peser sur les négociations financières en cours avec le FMI, pour qui la stabilité sociale est un indicateur clé.
Avec les informations de TV5 Monde