Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo jugés en leur absence pour détournement de fonds
Au Gabon, la Cour criminelle spéciale de Libreville a ouvert, le 10 novembre, le procès de l’ancienne Première dame Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, poursuivis pour détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux. Jugés par contumace, les deux accusés, réfugiés à Londres, refusent de comparaître, dénonçant un procès « inéquitable » et « politiquement orienté ».
Noureddin Bongo, 33 ans, estime que « le sort est déjà décidé au préalable ». Son avocate, Gisèle Eyue-Bekale, a déposé un pourvoi en cassation, jugeant la procédure contraire au droit à un procès équitable. Le gouvernement, par la voix de Joanna Boussamba, a répliqué sur TV5MONDE, fustigeant « l’indécence » d’une famille associée à « 55 ans de dictature ».
Les autorités accusent Noureddin Bongo d’orchestrer une campagne d’influence depuis Londres, notamment à travers des vidéos compromettantes où des officiels apparaissent aux côtés de l’ancien président Ali Bongo. Le porte-parole de la présidence, Théophane Nzame Nze Biyoghe, y voit une « tentative de déstabilisation » sans effet.
Ce procès intervient dans un contexte de transition sensible, un an après le coup d’État du général Brice Oligui Nguema, ex-proche du clan Bongo, qui a mis fin à plus d’un demi-siècle de règne familial. Si Ali Bongo n’est pas poursuivi, l’affaire cristallise les divisions au sein de l’élite gabonaise et alimente le débat sur la volonté réelle du nouveau pouvoir de rompre avec l’héritage de l’ancien régime.
Avec les informations de TV5 Monde