Tanzanie : plus de 200 manifestants inculpés pour trahison après les élections
En Tanzanie, la tension reste vive après les manifestations du 29 octobre contre la réélection de la présidente Samia Suluhu Hassan, qui a obtenu 97,8 % des voix. Les autorités ont inculpé 240 manifestants pour trahison et complot, les accusant d’avoir voulu perturber le processus électoral et saccager des biens publics. Plusieurs cadres du principal parti d’opposition, Chadema, font l’objet de mandats d’arrêt pour « soutien à la contestation ».
Selon Chadema, la répression aurait fait plus de 800 morts, dont 200 à Mwanza. Des chiffres que le gouvernement ne confirme pas, mais qui suscitent l’indignation des ONG et des observateurs internationaux. L’Union africaine a jugé le scrutin non conforme à ses standards démocratiques, citant des cas de bourrage d’urnes et d’intimidation des électeurs.
Face aux accusations de dérive autoritaire, le vice-président Emmanuel Nchimbi a défendu l’action du gouvernement, affirmant que « la paix et l’harmonie ont été rétablies » et annonçant des pourparlers de réconciliation nationale. Il a assuré que la Tanzanie demeure « sûre et ouverte au monde », minimisant ainsi l’ampleur de la crise.
Sur le plan régional, cette situation ternit l’image de la Tanzanie, longtemps perçue comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Est. La répression actuelle pourrait toutefois fragiliser sa crédibilité diplomatique et refroidir les relations avec ses partenaires occidentaux, soucieux de la protection des libertés publiques dans un contexte électoral tendu sur le continent.
Avec les informations d’Africa News