Guinée-Bissau – Crise politique : la Cedeao brandit la menace de sanctions ciblées

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a averti qu’elle pourrait imposer des « sanctions ciblées » contre toute personne ou groupe cherchant à bloquer le processus de retour à un régime civil en Guinée-Bissau. Cette position a été arrêtée lors du sommet ordinaire des chefs d’État tenu le 14 décembre 2025 à Abuja, au Nigeria, dominé par l’examen de la récente instabilité politique dans la sous-région.

Selon le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, ces sanctions viseraient spécifiquement les acteurs impliqués dans l’entrave à la transition, à la suite du coup d’État survenu le mois précédent en Guinée-Bissau. Il a également précisé que la mission de maintien de la paix de la Cedeao, déployée dans le pays depuis 2022, était désormais autorisée à assurer la protection des dirigeants politiques et des institutions nationales.

Le sommet s’est aussi penché sur la tentative de coup d’État avortée au Bénin. En réponse, le Nigeria a déployé des avions de chasse et des troupes, tandis que des renforts en provenance du Ghana et de la Sierra Leone sont attendus. Ces événements ravivent le souvenir de la vague de putschs ayant touché entre 2020 et 2023 le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, aujourd’hui dirigés par des juntes militaires.

Par ailleurs, l’élection présidentielle prévue le 28 décembre en Guinée a été qualifiée par la Cedeao de « progrès significatif » dans le processus de transition, malgré les controverses liées à la candidature du chef de la junte, Mamadi Doumbouya, et à l’exclusion de figures de l’opposition.

Enfin, les dirigeants ont abordé la coopération sécuritaire régionale, notamment face à l’expansion des violences jihadistes et au retrait de l’Alliance des États du Sahel, soulignant l’urgence d’une coordination face à des menaces transfrontalières croissantes.

Avec les informations de Jeune Afrique
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