Guinée : vives réactions après l’enlèvement des enfants d’Elie Kamano

L’enlèvement de quatre proches du chanteur guinéen Elie Kamano, deux de ses enfants, son neveu et son frère gendarme, dans la nuit du 16 novembre 2025 a déclenché un choc politique à Conakry. L’artiste, en exil et critique virulent du régime, affirme que des hommes encagoulés ont pénétré dans sa maison de Conakry avant d’emporter les victimes. Il met nommément en cause le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, dans une vidéo appelant au retour immédiat des disparus.

Face à l’absence totale de réaction des autorités, les condamnations se multiplient. L’opposant Cellou Dalein Diallo évoque une stratégie d’intimidation visant les familles des voix dissidentes, tandis que les Forces vives exigent la libération immédiate des quatre enlevés. Cet épisode survient après plusieurs cas similaires : fin septembre, le père d’un journaliste critique du régime avait déjà été kidnappé. Selon le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, au moins dix personnes ont disparu après leur arrestation par les forces de sécurité depuis 2021.

Politiquement, cette affaire porte un coup sévère à la crédibilité de la transition guinéenne, déjà fragilisée par les retards électoraux, la répression des manifestations et les arrestations arbitraires. Diplomatiquement, elle risque de tendre davantage les relations avec l’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU, qui réclament un retour rapide à l’ordre constitutionnel. En interne, ces enlèvements pourraient raviver la contestation urbaine et miner la confiance entre la junte et la société civile. Sur le plan régional, l’affaire Kamano alimente les inquiétudes quant à la montée des pratiques autoritaires dans certains pays d’Afrique de l’Ouest et renforce la pression sur Conakry pour garantir la sécurité des citoyens et la transparence du processus de transition.

Avec les informations d’Africa Radio
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