Libye : le FMI alerte sur des déficits aggravés faute de budget unifié

Le Fonds monétaire international anticipe une croissance du PIB en 2025, fondée sur l’hypothèse d’une remontée des prix du pétrole, mais avertit d’un risque de détérioration rapide des déficits budgétaire et extérieur en cas de maintien de cours faibles. Cette alerte, formulée après une mission de consultation à Tunis, intervient dans un contexte institutionnel fragmenté où l’absence d’un budget national unifié demeure le principal point de vulnérabilité.

Les divisions entre les deux gouvernements rivaux favorisent des dépenses qualifiées d’« incontrôlées », accentuant la pression sur les réserves de change et élargissant l’écart entre les taux de change officiels et parallèles du dinar. Si les réserves restent jugées « satisfaisantes » et l’inflation modérée, le FMI estime que la dynamique actuelle pourrait rapidement déstabiliser l’ensemble de l’architecture monétaire.

L’institution recommande l’adoption urgente d’un budget unifié, ainsi que des réformes globales incluant l’ajustement progressif des subventions, clé pour restaurer la discipline budgétaire dans un environnement pétrolier volatil. Elle salue néanmoins les mesures monétaires récentes de la Banque centrale et son adhésion au Code de transparence, y voyant un levier de crédibilité institutionnelle.

Les implications régionales sont significatives : une crise budgétaire prolongée en Libye fragiliserait les flux financiers vers la Tunisie, renforcerait les risques migratoires vers l’Europe et pourrait accentuer les tensions énergétiques au Maghreb. Sur le plan diplomatique, cette fragilité risquerait également de rouvrir la compétition entre puissances étrangères déjà engagées dans le dossier libyen.

Le FMI réaffirme enfin son appui au renforcement institutionnel, condition essentielle pour une stabilité durable.

Avec les informations d’APA News
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