Mali : l’attaque jihadiste contre un convoi pétrolier fait ressurgir la crise du carburant

Une nouvelle attaque du JNIM, affilié à Al-Qaïda, a visé un convoi de camions-citernes escorté par l’armée sur l’axe Bougouni–Bamako, mettant fin à près d’un mois d’accalmie. Depuis septembre, les groupes jihadistes ciblent régulièrement les camions arrivant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, artères vitales pour l’approvisionnement du Mali enclavé. L’armée affirme avoir repris le contrôle et assuré l’arrivée d’une partie du convoi dans la capitale, grâce à un dispositif renforcé incluant des paramilitaires russes d’Africa Corps et une surveillance aérienne accrue.

Cette attaque survient alors que Bamako venait de constater une relative amélioration de la distribution de carburant. Elle pourrait provoquer un nouvel essoufflement logistique et accentuer la pression sur une économie déjà fragilisée par l’inflation énergétique et les ruptures d’approvisionnement.

Parallèlement, le président Assimi Goïta a décoré le 5 décembre une vingtaine d’opérateurs pétroliers, chauffeurs et responsables syndicaux pour leur rôle dans la gestion de la précédente crise des hydrocarbures. Cette cérémonie, marquée par des hommages aux victimes et aux blessés, s’inscrit dans la ligne narrative de la Transition : celle d’un Mali résilient, solidaire et souverain, malgré les défis sécuritaires persistants.

L’attaque souligne la vulnérabilité des corridors Dakar–Bamako et Abidjan–Bamako, essentiels au commerce régional. Elle pourrait pousser le Mali à renforcer davantage sa coopération sécuritaire avec les partenaires non occidentaux, notamment la Russie, tout en accentuant les tensions avec les pays voisins en cas de perturbation prolongée du transit. L’épisode rappelle aussi la capacité du JNIM à menacer les infrastructures économiques clés du Sahel, compliquant les initiatives régionales de stabilisation.

Avec les informations de Africa Radio et Africa 24