Mali–France : Paris réduit sa présence diplomatique face à l'escalade sécuritaire
La France a annoncé une réduction de sa présence diplomatique au Mali, emboîtant le pas aux États-Unis et au Royaume-Uni qui ont déjà évacué leur personnel non essentiel. Cette décision, confirmée par le Quai d’Orsay, intervient dans un contexte de détérioration sécuritaire marqué par l’expansion du JNIM, affilié à Al-Qaïda, et par un blocus du carburant affectant plusieurs villes, dont Bamako.
Plusieurs pays occidentaux, parmi lesquels l’Italie, le Canada, l’Allemagne et l’Australie, ont également recommandé à leurs ressortissants de quitter le Mali. La France, qui compte 4 300 ressortissants inscrits, majoritairement binationaux, leur conseille depuis le 7 novembre de prévoir un départ temporaire par les vols commerciaux encore disponibles, tout en déconseillant formellement tout déplacement vers le pays.
Sur le plan diplomatique, Bamako traverse une phase d’isolement croissant. Lors d’une récente session du Conseil de sécurité, António Guterres a appelé à une coopération renforcée entre la Cedeao, l’Alliance des États du Sahel (AES), la Mauritanie, le Tchad et l’Algérie pour contrer la progression djihadiste. Le Mali a réaffirmé sa disponibilité à collaborer, mais son retrait de la Cedeao, aux côtés du Burkina Faso et du Niger, continue de compliquer les dynamiques régionales.
Malgré les réductions de personnel, le dialogue n’est pas rompu. Des diplomates français, américains et italiens continuent d’échanger avec les autorités maliennes, tandis que Washington salue les efforts militaires du Mali contre le JNIM. Les chancelleries adaptent ainsi leur présence au risque sécuritaire tout en maintenant des canaux diplomatiques ouverts.
Avec les informations de TV5 Monde