Algérie : un nouveau statut des enseignants malgré un climat scolaire explosif
L’Algérie a présenté une première mouture du nouveau statut du personnel éducatif, dans un climat scolaire particulièrement tendu depuis le décret 25-54 de janvier 2025, qui avait déclenché grèves et mobilisation nationale. Le ministère tente ainsi de répondre à un malaise profond dans les établissements, marqué par la démotivation et un sentiment de déclassement.
Le projet réintroduit les anciennes appellations d’« enseignant principal » et « enseignant formateur », largement réclamées par les syndicats. Il clarifie aussi les parcours de carrière : un principal pourra devenir formateur après quinze ans d’ancienneté, et les grades supérieurs seront accessibles selon des modalités allégées pour le Sud. Le texte prévoit également la fin des affectations temporaires, mesure cruciale pour stabiliser un corps enseignant épuisé par la charge de travail et le manque de moyens.
Sur le volet disciplinaire, la réforme veut réduire la pression administrative en supprimant certaines fautes du 4ᵉ degré, tout en renforçant l’autorité des équipes éducatives face à un climat scolaire marqué par la multiplication d’incidents violents. La réorganisation des services économiques et l’apparition du grade d’« inspecteur principal » complètent les changements structurels.
Si les syndicats saluent plusieurs avancées, ils restent prudents et demandent des garanties sur l’application effective des mesures. Le risque d’une reprise de la contestation demeure élevé.
La crise éducative algérienne, si elle persiste, pourrait accentuer les tensions sociales internes et impacter l’image de stabilité que l’Algérie projette dans la région, notamment face aux enjeux sécuritaires sahéliens où elle joue un rôle diplomatique majeur.
Avec les informations de APANews