Soudan : les paramilitaires s’emparent de Heglig, tournant stratégique dans la guerre contre l’armée
Les Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé, lundi 8 décembre, la prise du champ pétrolifère de Heglig, le plus vaste du Soudan, confirmée par des sources militaires et industrielles. L’armée s’est retirée pour « protéger les installations », selon un officier, reconnaissant la perte de ce site stratégique situé au sud du Kordofan, région devenue le nouveau centre de gravité du conflit depuis la chute complète du Darfour en octobre dernier.
La prise de Heglig, déjà ciblé par des frappes de drones attribuées aux FSR, a entraîné l’arrêt total de la production et l’évacuation des techniciens vers le Soudan du Sud. L’ancien ministre du Pétrole a qualifié la situation de « désastre », rappelant que le pays perd ainsi ses deux principales zones productrices, Heglig et le Bloc 6, dans un contexte économique déjà effondré.
Cette avancée s’inscrit dans une offensive plus large visant à briser les dernières lignes de l’armée autour du centre du pays, avec l’objectif déclaré des paramilitaires de reconquérir Khartoum. Sur le terrain, les organisations humanitaires et l’ONU signalent une intensification des bombardements, des déplacements massifs de civils et des risques croissants d’exactions, aggravés par des communications de plus en plus limitées.
La chute de Heglig constitue également un revers majeur pour le Soudan du Sud, dont le pétrole transite par ce site. Les analystes redoutent qu’une partition de facto ne s’enracine, l’armée contrôlant le nord, l’est et le centre, tandis que les FSR dominent l’ouest et des zones étendues du sud. Le climat s’alourdit encore après les frappes du 4 décembre ayant fait 114 morts, dont 63 enfants, dans la région de Kalogi, condamnées par l’OMS.
Avec les informations de TV5 Monde
