Niger : Tiani maintient la fermeture de la frontière avec le Bénin
Le président nigérien Abdourahamane Tiani a confirmé le maintien de la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin, évoquant des menaces sécuritaires et des « manœuvres hostiles » orchestrées selon lui par des puissances occidentales à partir du territoire béninois. Lors d’un meeting à Gaya, le chef de l’État a accusé Cotonou d’abriter des soldats français et belges et d’autoriser un soutien indirect au terrorisme visant à déstabiliser les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cette décision intervient alors que le Bénin tente depuis plusieurs mois de renouer le dialogue avec Niamey et Ouagadougou. En août dernier, Cotonou avait invité les pays de l’AES à participer à son défilé du 1er août, sans succès. Le gouvernement béninois justifiait ce geste par la proximité culturelle et humaine entre les populations frontalières. Cependant, la méfiance de Niamey s’est accentuée après le repli de troupes françaises via le Bénin et la présence du navire militaire Tonnerre au port de Cotonou.
Sur le plan régional, cette fermeture prolonge l’isolement diplomatique de l’AES vis-à-vis des États côtiers de la CEDEAO. Elle fragilise les échanges économiques transfrontaliers et compromet les efforts de coopération sécuritaire face à la montée des attaques jihadistes, notamment dans l’Alibori où 54 soldats béninois ont été tués en juin. Ce durcissement traduit une recomposition des alliances au Sahel, où les gouvernements militaires privilégient la souveraineté politique à la stabilité régionale.
Avec les informations d’APA News