Nigeria : la rue défie Donald Trump après ses menaces d’intervention
À Kano, des centaines de manifestants du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) ont protesté contre les menaces d’intervention militaire proférées par le président américain Donald Trump, qui accuse Abuja de persécuter les chrétiens. Brandissant des pancartes et piétinant des drapeaux américains, les manifestants ont dénoncé une « ingérence étrangère » dans les affaires internes du pays. Pour eux, la crise nigériane trouve son origine dans la corruption et la mauvaise gouvernance, bien plus que dans des clivages religieux.
Cette mobilisation, la première depuis la déclaration controversée de Trump, met en lumière les tensions croissantes entre Washington et Abuja. Les autorités nigérianes ont catégoriquement rejeté les accusations américaines, rappelant leur engagement envers la neutralité confessionnelle. Le gouvernement y voit une tentative de pression politique pouvant compromettre l’aide militaire américaine et la coopération antiterroriste, essentielle dans la lutte contre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan régional, cette crise pourrait encourager d’autres États africains à remettre en question la rhétorique sécuritaire américaine et à se tourner davantage vers des partenaires alternatifs comme la Chine, la Russie ou la Turquie. En s’opposant publiquement à Washington, Abuja cherche à affirmer sa souveraineté diplomatique et à préserver son image de puissance régionale. Si aucune action concrète n’a encore été engagée par la Maison-Blanche, la défiance populaire observée à Kano annonce une période de turbulence dans les relations bilatérales et, potentiellement, un réalignement géopolitique progressif en Afrique de l’Ouest.
Avec les informations de la Nouvelle Tribune