Nigeria–États-Unis : tensions, menaces et coopération sécuritaire au sommet
Les récentes déclarations de Donald Trump sur une possible intervention militaire au Nigeria ont créé un climat de tension diplomatique. Le président américain a affirmé avoir demandé au Pentagone un plan d’attaque contre le pays le plus peuplé d’Afrique, accusant des « terroristes islamistes » de massacrer les chrétiens. À Abuja, le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, tente de rassurer, affirmant que les discussions avec Washington avancent et que le travail se concentre sur des solutions sécuritaires globales, dépassant le stade des menaces.
Le Nigeria, avec 230 millions d’habitants, est profondément divisé religieusement : un Sud majoritairement chrétien et un Nord musulman. Les violences armées affectent les deux communautés. Dans le Nord-Est, Boko Haram et ISWAP poursuivent leur insurrection, causant plus de 40 000 morts depuis 2009 et deux millions de déplacés, selon l’ONU. Cette situation exacerbe la fragilité nationale et nécessite une coopération régionale et internationale renforcée.
Le dialogue avec les États-Unis pourrait se traduire par un soutien accru au renseignement, à la formation militaire et à la sécurisation des zones touchées, tout en évitant l’escalade d’une intervention directe. Pour Abuja, le défi reste de contenir l’insécurité sans compromettre sa souveraineté ni accentuer les tensions communautaires. Sur le plan régional, la stabilité du Nigeria est cruciale pour l’Afrique de l’Ouest, car les groupes djihadistes transfrontaliers menacent également le Niger, le Tchad et le Cameroun, renforçant l’urgence d’une coopération coordonnée au niveau sous-régional.
Avec les informations d’Africa Radio