Côte d'Ivoire : l’afflux de réfugiés maliens met les frontières nord sous pression et alerte la communauté régionale

Face à la progression des violences dans le sud du Mali, la Côte d'Ivoire renforce ses dispositifs militaires le long de sa frontière nord. Le 13 novembre 2025, le Conseil national de sécurité (CNS) a ordonné l’enregistrement systématique des demandeurs d’asile et la vigilance contre d’éventuelles infiltrations armées. Ces mesures interviennent dans un contexte d’insécurité prolongée, où des groupes comme Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) ont récemment imposé un blocus du carburant à Bamako, ciblant camions et chauffeurs, et provoqué la mort de plusieurs personnes.

Depuis plus de dix ans, l’insurrection djihadiste gagne le sud malien, forçant des centaines de civils à fuir vers les pays voisins. La semaine dernière, des habitants de Loulouni ont été déplacés après une attaque contre des chasseurs traditionnels dozos. La Côte d'Ivoire, qui a déjà géré l’afflux de réfugiés burkinabè (90 000 déplacés en 2025), mobilise l’expérience acquise pour prévenir tensions et marginalisation, tout en renforçant sa position diplomatique auprès de Bamako et de la CEDEAO.

Sur le plan humanitaire, les ONG soulignent que le contrôle strict ne suffira pas : il faudra des programmes d’assistance, des systèmes de protection et des mécanismes de suivi avec le HCR et les partenaires régionaux. La situation illustre combien l’instabilité malienne déborde désormais au-delà de ses frontières, accentuant les pressions sécuritaires et humanitaires dans toute l’Afrique de l’Ouest et posant un défi à la coopération régionale pour contenir l’exode et stabiliser la zone sahélienne.

Avec les informations de Le Point

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