Nord du Mali : l’ambassadeur d’Algérie aux USA jette les masques 

Les déclarations de l'ambassadeur d'Algérie aux États-Unis, Sabri Boukadoum, qualifiant le nord du Mali de « prolongement naturel de l’Algérie », ont créé des tensions diplomatiques significatives au Sahel. Justifiant cette affirmation par des liens culturels et tribaux, ces propos sont perçus par les États de l’Alliance des États du Sahel (AES) comme une remise en cause de leur souveraineté et de l’intangibilité de leurs frontières. Cette ingérence survient dans un contexte de reconfiguration géopolitique où l'AES, cherchant à renforcer sa cohésion et sa résilience, multiplie les partenariats stratégiques avec des acteurs comme la Russie, la Chine et la Türkiye, accentuant le fossé diplomatique avec Alger.

À Bamako, ces déclarations sont interprétées comme une ingérence manifeste et une posture de « voisin pyromane ». Certains analystes y voient une dynamique potentielle d'arabisation et de substitution démographique et culturelle, exacerbée par l'action de groupes terroristes tels que le JNIM. Face à cette situation, les principes du droit international et de la Charte de l'Union africaine, qui interdisent l'ingérence étrangère, sont réaffirmés.

Il est désormais crucial pour l'AES de réagir en définissant une doctrine de contre-ingérence, en consolidant son unité diplomatique et militaire, et en adaptant ses institutions aux défis géopolitiques contemporains. La préservation de la souveraineté, de la cohésion et de l'intégrité territoriale et culturelle des pays sahéliens, en particulier du Mali, nécessite l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies diplomatiques et sécuritaires cohérentes pour contrer efficacement toute tentative de déstabilisation extérieure.

Avec les informations de Bamada
Précédent
Précédent

Niger–Burkina Faso–Côte d’Ivoire : Serge Mathurin Adou condamné à deux ans pour atteinte à la sûreté de l’État 

Suivant
Suivant

Mali–Niger/AES : 82 citernes relancent la coopération énergétique