Pipeline Tchad–Cameroun : 20,3 milliards FCFA de transit au 1er semestre 2025, un rendement limité

 Le pipeline Tchad–Cameroun, long de 1 080 km, demeure une infrastructure essentielle pour le Tchad, pays enclavé dépendant de cette voie pour exporter son pétrole brut. Pour le Cameroun, les droits de transit constituent une ressource stratégique, mais leur rendement au premier semestre 2025 apparaît limité. Les recettes atteignent 20,3 milliards FCFA, soit seulement 25,8 % de l’objectif annuel de 78,6 milliards. Bien qu’en légère progression par rapport aux 19,8 milliards enregistrés un an plus tôt, cette hausse d’environ 2,5 % reste marginale au regard des attentes budgétaires.

Le montant perçu pour chaque baril transporté, fixé à 1,321 dollar, résulte de révisions successives opérées en 2013 et 2018. L’accord de 2013 prévoit une révision quinquennale indexée sur l’inflation, qui aurait dû intervenir en octobre 2023. Pourtant, aucune information officielle ne confirme une mise en œuvre de cette revalorisation, ce qui entretient une incertitude alors que les recettes stagnent.

Deux facteurs expliquent le rendement modeste : un volume de transit inférieur aux prévisions et l’absence, pour l’instant, de mise à jour du tarif. Cependant, une perspective majeure pourrait changer la dynamique : le Niger relance son projet d’utiliser l’oléoduc Tchad–Cameroun pour exporter son brut, un dossier en gestation depuis 2012. L’arrivée de ce nouveau flux renforcerait mécaniquement les recettes camerounaises et optimiserait l’exploitation de l’infrastructure.

La performance future du pipeline dépendra donc de la clarification du cadre tarifaire et de la concrétisation du partenariat avec le Niger. Sans ces ajustements, cette infrastructure stratégique continuera d’offrir un rendement en deçà de son potentiel pour les finances publiques camerounaises.

Avec les informations de Investir au Cameroun

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