RDC : arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary, proche de Joseph Kabila
En République démocratique du Congo, Emmanuel Ramazani Shadary, numéro deux du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation de l’ex-président Joseph Kabila, a été arrêté le 16 décembre 2025 à Kinshasa. L’annonce a été faite par son parti, qui affirme que cette interpellation s’est déroulée dans des conditions préoccupantes. Dans la même nuit, le siège du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition pro-Kabila, a fait l’objet d’une perquisition par les autorités.
Ancien ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2018, Emmanuel Ramazani Shadary avait été désigné candidat du camp Kabila à l’élection présidentielle de décembre 2018. Il était arrivé troisième avec 23 % des suffrages, derrière l’actuel président Félix Tshisekedi, crédité de 38,5 %. Son arrestation intervient dans un climat politique tendu, marqué par une confrontation persistante entre le pouvoir et l’ancien régime.
Aubin Minaku, cadre du PPRD, a dénoncé des « méthodes » susceptibles de fragiliser la cohésion nationale et appelé à la libération immédiate de Ramazani Shadary, interpellé avec un proche. Le parti évoque une stratégie de pression contre l’entourage de Joseph Kabila, condamné fin septembre 2025 à la peine capitale par contumace pour « complicité » avec le groupe armé M23.
Le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a mené en 2025 des offensives majeures dans l’est du pays, s’emparant notamment de Goma et de Bukavu. En avril, les autorités avaient déjà perquisitionné plusieurs propriétés de Joseph Kabila et suspendu les activités du PPRD, illustrant l’escalade politico-judiciaire en cours.
Avec les informations de Jeune Afrique