RDC-Rwanda : Washington relance l’intégration économique régionale
Sous l’égide des États-Unis, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont paraphé à Washington, le 7 novembre, le Cadre d’intégration économique régionale (CIER), une initiative ambitieuse visant à transformer les échanges miniers et commerciaux entre les deux voisins longtemps rivaux. Ce texte, encore en attente de signature officielle, ambitionne de régulariser les flux de minerais critiques, d’attirer les investissements et de bâtir un partenariat économique fondé sur la transparence.
Pour Washington, ce rapprochement représente un double enjeu : stabiliser la région des Grands Lacs et contrer l’influence économique chinoise dans les minerais stratégiques. L’organisation américaine SAFE et plusieurs firmes, dont KoBold Metals et Starlink, sont déjà engagées dans cette dynamique, illustrant une stratégie de « sécurisation économique » pilotée depuis la Maison-Blanche.
Mais du côté de Kinshasa, la méfiance demeure. Le gouvernement congolais subordonne toute coopération à l’application intégrale de l’accord de paix du 27 juin 2025, notamment le retrait progressif des troupes rwandaises et la neutralisation des rebelles des FDLR, prévus par le Concept d’opérations (CONOPS) signé à Luanda. La lenteur du processus et la persistance du conflit avec le M23 freinent la signature finale du CIER.
Ce bras de fer entre paix et économie illustre les fragilités diplomatiques de la région. Si Washington parvient à imposer ce cadre, il pourrait redéfinir les rapports de force dans les Grands Lacs, en plaçant la gouvernance minière au cœur d’une nouvelle géopolitique africaine.
Avec les informations de La Tribune