Sénégal : Ousmane Sonko réaffirme sa candidature malgré sa condamnation et la crise avec le président Faye
Ousmane Sonko a réaffirmé, dimanche 7 décembre à Dakar, sa volonté d’être candidat à la présidentielle de 2029, déclarant que « rien ne peut » l’en empêcher. Devant ses partisans réunis au Grand Théâtre lors de la « Journée des martyrs et des victimes », le Premier ministre a ravivé un débat politique et juridique central : son éligibilité, fragilisée par sa condamnation en 2024 à six mois de prison avec sursis pour diffamation envers l’ex-ministre Mame Mbaye Niang. Cette décision, confirmée par la Cour suprême, avait déjà empêché sa candidature en 2024.
Si la défense de Sonko assure que la loi d’amnistie de 2024 couvre cette condamnation, de nombreux juristes contestent cette lecture, estimant qu’un arrêt définitif rendu après l’adoption du texte ne peut être annulé. Le Premier ministre a néanmoins annoncé un nouveau recours, prolongeant l’incertitude institutionnelle.
Cette réaffirmation intervient dans un contexte de tensions ouvertes entre Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye. Le limogeage, le 11 novembre, d’Aïssatou Mbodj — proche de Sonko — a déclenché un bras de fer public. Sonko a boycotté un Conseil des ministres et son parti, le Pastef, a rejeté la décision présidentielle. Les deux hommes, anciens alliés, s’affrontent désormais pour le contrôle de la majorité et de l’orientation du pouvoir exécutif, malgré un récent décret renforçant la primature.
Les implications régionales sont significatives : le Sénégal, longtemps perçu comme un modèle de stabilité, voit son climat politique se tendre. Les partenaires de la CEDEAO et les observateurs internationaux suivent de près cette rivalité, craignant qu’elle ne fragilise la gouvernance et n’alimente des incertitudes à l’approche de 2029.
Avec les informations de TV5 Monde