Soudan : économie brisée, survie au quotidien
Au Soudan, l’effondrement du système bancaire après plus de deux ans de guerre a poussé de nombreuses communautés vers le troc et le crédit. À Dilling, dans le Kordofan-Sud assiégé par les Forces de soutien rapide, vêtements, outils ou appareils ménagers deviennent monnaie d’échange pour obtenir farine, sorgho, riz, carburant ou services quotidiens. Le manque de liquidités et l’instabilité du réseau rendent les transactions numériques difficiles, poussant transporteurs, commerçants et familles à accepter huile, savon ou denrées comme paiement.
La destruction de la Banque centrale au début du conflit a fait basculer l’économie. Les banques ont fermé, les coffres ont été vidés et la monnaie s’est effondrée, un euro passant de 450 à 3 500 livres au marché noir. La transition vers une économie numérique, amorcée avant la guerre grâce à Bankak, a été stoppée. Le service continue d’exister, mais son fonctionnement dépend du réseau, souvent coupé par les belligérants, notamment dans les villes assiégées.
Face à l’insécurité généralisée, posséder du cash expose aux pillages. Épiciers et commerçants tiennent des carnets de dettes en attendant que Bankak fonctionne à nouveau. L’usage de comptes d’emprunt ou de pièces d’identité expirées s’est imposé, malgré les risques de fraude. L’interdiction de Starlink a renforcé l’isolement numérique, tandis que les FSR imposaient autrefois de fortes commissions pour fournir du liquide.
La circulation de nouveaux billets dans les zones tenues par l’armée a fragmenté davantage le système monétaire. Le pays se retrouve coupé entre régions contrôlées par l’armée et zones dominées par les FSR, compliquant encore les échanges et la survie des populations civiles.
Avec les informations de The Time of Israël