Éthiopie–Nigéria : un corridor ferroviaire et énergétique pour transformer l’Afrique

L’Éthiopie et le Nigéria ont dévoilé une initiative continentale majeure : le « Corridor économique du gaz par voie ferrée » (GBR-ECI). Ce projet prévoit la construction d’une ligne ferroviaire de fret longue de 73 500 km, traversant 40 pays d’Afrique subsaharienne, avec l’Éthiopie comme pays hôte. Signé au siège de l’Union africaine, l’accord vise également l’installation de 470 turbines à gaz pour générer jusqu’à 270 gigawatts, afin de répondre aux déficits énergétiques chroniques du continent.

L’objectif est double : assurer un accès stable à l’énergie moderne en transportant du gaz naturel liquéfié vers les villes et les industries isolées, et réduire de 75 % la consommation de bois de chauffage, source majeure de pollution et de déforestation. Selon les concepteurs du projet, cette infrastructure pourrait soutenir une transformation industrielle évaluée à 29 000 milliards de dollars et bénéficier à plus de 1,2 milliard d’Africains.

Sur le plan géo-économique, ce corridor pourrait repositionner l’Éthiopie et le Nigéria comme pôles énergétiques du continent, renforçant leur influence au sein de l’Union africaine. Les implications régionales sont considérables : l’intégration ferroviaire favoriserait le commerce interafricain, réduirait les coûts logistiques et renforcerait les corridors stratégiques concurrents, notamment face aux initiatives chinoises ou aux projets gaziers d’Afrique australe.

Le soutien du groupe allemand SMS et de l’américain Wabtec Corporation illustre par ailleurs l’intérêt occidental pour les infrastructures africaines de nouvelle génération. Cette adhésion renforce la crédibilité du projet et pourrait attirer davantage d’investissements internationaux, faisant du corridor un levier diplomatique clé dans les efforts de transition énergétique du continent.

Avec les informations de APANews
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