Tunisie : des milliers de manifestants dénoncent « les injustices » et la dérive autoritaire
Plus de 2 000 personnes ont défilé samedi dans le centre de Tunis pour dénoncer les « injustices » et défendre les libertés politiques, selon des médias citant l’AFP. La marche, organisée par le comité de défense d’Ahmed Souab, avocat condamné fin octobre à cinq ans de prison pour avoir critiqué le système judiciaire, a rassemblé militants associatifs, opposants politiques et simples citoyens. Les manifestants, vêtus majoritairement de noir, ont scandé « Liberté, liberté », rejoints par des membres de grands partis d’opposition venus sans leurs bannières.
Les participants ont exigé la libération de dizaines d’opposants, journalistes, avocats et humanitaires arrêtés ces dernières années. Beaucoup sont accusés de complot contre le président ou poursuivis en vertu d’un décret-loi sur les « fausses informations », dont les défenseurs des droits dénoncent l’interprétation abusivement large. Certains slogans ont directement visé le président Kaïs Saïed, accusé de dérive autoritaire et de s’être accaparé les pleins pouvoirs en 2021, deux ans après son élection.
La marche a été encadrée par un important dispositif de police en civil, parfois surpris par les changements de parcours improvisés par les organisateurs. Plusieurs ONG tunisiennes et internationales soulignent une régression notable des droits et libertés depuis 2021, marquée par l’arrestation d’opposants, la restriction de l’espace civique et la multiplication des poursuites judiciaires.
Cette mobilisation traduit un malaise sociopolitique profond, nourri par l’aggravation de la crise économique et l’affaiblissement des contre-pouvoirs. Elle témoigne aussi d’un regain de contestation populaire face à la consolidation du pouvoir présidentiel.
Avec les informations de APANews