Tunisie : tensions persistantes autour d’un pouvoir concentré
Le pays traverse une crise politique profonde marquée par la concentration des pouvoirs entre les mains du président Kaïs Saïed. Depuis 2021, Saïed gouverne dans un cadre institutionnel remanié, limitant la contestation et suscitant une méfiance généralisée envers les voix dissidentes. Cette centralisation accrue du pouvoir inquiète non seulement les observateurs nationaux, mais aussi les partenaires internationaux, alors que la Tunisie dépend d’aides financières extérieures pour stabiliser son budget.
La situation économique se dégrade continuellement : pénuries récurrentes, pression sur les services publics et ralentissement de l’activité des entreprises sont régulièrement signalés. L’exode des compétences et la diminution de la confiance envers l’exécutif aggravent la fragilité institutionnelle, tandis que les arrestations d’opposants politiques alimentent les tensions sociales et la perception d’un pouvoir autoritaire.
Kaïs Saïed insiste dans ses discours sur la souveraineté nationale et rejette toute ingérence étrangère, mais cette posture se heurte à la nécessité de coopération internationale pour soutenir l’économie. Les avertissements des organisations financières et des capitales étrangères restent ignorés, accentuant l’isolement diplomatique de Tunis.
Les analystes soulignent que la crise actuelle résulte d’une combinaison de facteurs institutionnels et socio-économiques. La concentration du pouvoir, le manque de contre-pouvoirs et la pression sur les institutions clés fragilisent la gouvernance, tandis que la population subit les conséquences d’une économie en difficulté. L’avenir politique et économique de la Tunisie dépendra de la capacité du gouvernement à rétablir un équilibre institutionnel et à répondre aux besoins essentiels de la population.
Avec les informations d’APA News