Guinée-Bissau : Embaló favori dans un scrutin sous tension
Les élections présidentielle et législatives du 23 novembre se tiennent dans un climat politique tendu, où l’exclusion de l’opposition historique place le président sortant Umaro Sissoco Embaló en position de force. Environ 860 000 électeurs sont appelés à choisir parmi 12 candidats, dont l’ancien président José Mario Vaz et l’opposant Fernando Dias. L’invalidation de la candidature de Domingos Simões Pereira et de son parti, le PAIGC, a été justifiée par un dépôt jugé tardif, mais l’opposition dénonce une manœuvre visant à favoriser Embaló, dont certains contestent la légitimité depuis février dernier.
Le premier mandat d’Embaló, malgré une croissance économique autour de 5 %, a été marqué par plusieurs tentatives de coups d’État, la dissolution du Parlement en 2023 et le report des élections, illustrant la persistance de l’instabilité politique. Le pays, avec 2,2 millions d’habitants et près de 40 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, fait face à des défis majeurs en matière de santé, d’éducation, d’emplois et de lutte contre la corruption. La Guinée-Bissau est également un point névralgique du trafic de drogue vers l’Europe.
Si la campagne semble calme, les experts craignent que l’exclusion du PAIGC n’alimente des contestations post-électorales comme en 2019. Pour de nombreux citoyens, le principal enjeu reste la stabilité et la possibilité d’un mandat capable de rompre avec la crise politique et de renforcer le développement économique et social du pays.
Avec les informations d’Afrik Com