Uranium du Niger : 310 millions de dollars au cœur d’un bras de fer judiciaire et géopolitique

Le Niger est au centre d’une affaire judiciaire et géopolitique majeure après l’ouverture, par le parquet de Paris, d’une enquête pour « vol en bande organisée » concernant des stocks d’uranium issus du site minier d’Arlit. La procédure fait suite à une plainte déposée le 18 août 2024 par le groupe français Orano, détenu à 90 % par l’État français, dénonçant des mouvements non autorisés de concentré d’uranium, ou yellowcake.

Selon Orano, entre 1 300 et 1 600 tonnes de minerai produit par la Somaïr auraient été déplacées sans son accord, représentant un préjudice estimé à 310 millions de dollars, soit plus de 173 milliards de FCFA aux prix actuels du marché. Des images satellites évoquées par les autorités françaises feraient état du déplacement d’une trentaine de camions depuis Arlit vers le sud du pays. Début décembre 2025, le convoi aurait été repéré près de l’aéroport de Niamey, sans information officielle sur sa destination finale.

Ce dossier s’inscrit dans le prolongement du coup d’État de juillet 2023 et de la rupture entre Niamey et Orano, qui a perdu le contrôle opérationnel de ses actifs nigériens en décembre 2024. Malgré une décision de justice internationale interdisant le transfert de ces stocks, les autorités nigériennes invoquent la souveraineté nationale et le droit du peuple sur ses ressources.

Sur le plan géopolitique, Paris redoute un détournement au profit d’un État tiers, dans un contexte de rapprochement assumé du Niger avec la Russie et l’Iran. Au-delà des 310 millions de dollars en jeu, l’affaire envoie un signal fort aux investisseurs et pourrait redessiner durablement les équilibres du secteur nucléaire en Afrique de l’Ouest.

Avec les informations de Afrimag 

Précédent
Précédent

Tunisie : un record historique de 11 millions de touristes en 2025

Suivant
Suivant

Sénégal : cyberattaque de 7,9 millions de dollars déjouée par les autorités