Assurance-emploi : un filet social trop troué face à la montée du chômage

Le 23 septembre, un reportage de Radio-Canada souligne que seuls un tiers des chômeurs canadiens reçoivent des prestations d’assurance-emploi, un niveau historiquement bas. Des syndicats et économistes dénoncent les effets de décennies de réformes ayant durci l’accès au programme, pourtant censé amortir les chocs économiques.

Depuis 1990, seuls les licenciements sans faute sont couverts, et les critères d’admissibilité varient selon les régions. Cette structure exclut de nombreux jeunes, travailleurs précaires et autonomes, particulièrement vulnérables en cas de ralentissement économique.

Le programme, financé uniquement par les employeurs et les employés, reflète aussi un parti pris idéologique visant à limiter les « effets de désincitation » au travail. Mais les analystes rappellent que sans soutien adéquat, une perte d’emploi fragilise la consommation et aggrave les récessions.

Face aux risques liés à l’intelligence artificielle, à la guerre commerciale ou au ralentissement de l’économie, plusieurs experts appellent à des réformes structurelles : seuils d’heures uniformes, couverture élargie, relèvement du plafond de revenu assurable. Mais seules des mesures temporaires ont été mises en place en 2025, sans corriger les failles profondes du régime.

Le gouvernement Trudeau, malgré deux ans de consultations, est resté prudent. Toute réforme est freinée par son coût, les tensions politiques régionales et la crainte d’alourdir les charges des PME. Une réforme plus large pourrait être annoncée lors du budget prévu le 4 novembre.

Avec les informations de Radio-Canada
Précédent
Précédent

TikTok a violé la vie privée de 1,5 million d’enfants au Canada, conclut Ottawa

Suivant
Suivant

Des lacunes législatives freinent le SCRS et la GRC dans l’accès aux données privées